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Nos films de Noël sans Maman j'ai raté l'avion

par Aurélien Chapuis aka Le Captain Nemo

Oui, tous les ans on revoit les mêmes films pendant les fêtes comme Home Alone, Gremlins, Love Actually, Bad Santa ou encore It's a Wonderful Life. Et si on sortait un peu des sentiers battus et qu'on allait tranquillement vers des films de Noël qui ne transpire pas uniquement les bons sentiments, les grands repas familiaux et les pull-over moches. Eh bien, c'est ce que je vous propose aujourd'hui avec une sélection de 10 films entre polar noir, buddy movie, comédie absurde et braquages en tout genre. Les films parfaits pour bien digérer les excès, faites chauffer les magnétos !

Christmas Vacation (1989)

Ce film de Noël est sûrement un des moins cités en France alors qu'il est vraiment classique aux US, c'est presque leur Père Noël est une ordure à eux. Et puis ce nom français franchement : Le sapin a les boules, tellement débile, personne n'a envie de voir ça, quel régal.

Chevy Chase continue son rôle de patriarche de la famille Griswold après les deux classiques de la comédie américaine, Vacation sous l'égide du magazine satirique National Lampoon. Après le parc d'attractions Wallyworld et l'Europe, la famille Griswold passe les vacances en famille et tout est synonyme d'humour absurde de situation.

Il a le cousin Eddie taré, les parents acariâtres, le boss radin et les décorations de Noël qui ne s'allume pas, tout est synonyme de lose mais finit bien quand même. Simple, sincère et efficace à fond. On pense à Pierre Richard, à Jacques Tati, à Steve Martin et à Bill Murray. Et on rit tout le temps.

Eight Crazy Nights (2002)

Alors là, attention, ovni total. Adam Sandler sort son premier film d'animation en 2002 avec son humour corrosif ultime et... des chansons ! Adam Sandler joue le personnage principal qui est en gros... Adam Sandler : un gros bourrin qui se bourre la gueule, fait des rots de 3 minutes non stop en plein restaurant et casse la moitié de la ville dans une course poursuite avec la police locale en pleines fêtes de fin d'année. Tout ça avant le générique. Mais lors de son procès, un petit bonhomme tout poilu propose de l'aider à se réinsérer en s'occupant des jeunes qui jouent au basket.

Ça a l'air mignon comme ça mais tout est un peu dégueu. Il y a des voix de l'espace totalement horripilantes, de la violence psychologique, des débordements constants, des blagues sur le caca parfois très proches de Jackass. En gros, c'est affreux, sale et méchant. Mais on se prend d'affection pour ses personnages un peu moches, l'animation est archi réussie, notamment réalisée par l'équipe derrière le classique Géant de Fer. Le grand écart est parfait.

Ce qui se dégage de ce film atypique, c'est vraiment la liberté totale d'Adam Sandler pour faire un animé de Noël / Hanoucca complètement en dehors des sentiers. Et les chansons sont excellentes. C'est devenu un de mes classiques de Noël.

Winter Break (2023)

Là on est sur du tout frais, sorti il y a seulement quelques semaines et déjà classique de Noël pour moi. Tout se passe dans une école stricte du Massachusetts, internat pour préparer aux grandes universités de la région. On y croise des garçons turbulents, un professeur aussi acariâtre que détesté et du personnel bouillonnant. C'est les vacances de fin d'année et le prof mal aimé est de perm pour garder les quelques petits gars qui ne rentrent pas en famille pour les fêtes.

Très rapidement, un excellent trio se forme entre un prof, un élève et une cuisinière, tous les trois cabossé par la vie, le deuil, les échecs et les trahisons. Réalisé par Alexander Payne dans les mêmes conditions que dans les années 1970, on ressent dans Winter Break des réminiscences du cinéma de Hal Ashby, Paul Mazursky, Peter Bogdanovich ou Bob Rafelson. C'est académique et frondeur à la fois.

Et surtout extrêmement touchant, notamment via l'interprétation extrêmement bluffante de Paul Giamatti. Vraiment un des films de l'année 2023 qui va rester dans nos tops Noël pour longtemps.

Comfort & Joy (1984)

Encore un ovni total pour ce pur joyaux de la comédie écossaise. J'adore la filmographie de Bill Forsyth à qui on doit aussi l'excellent Local Hero. Ici on suit un Alan "Dickie" Bird, un animateur de radio locale à Glasgow qui se fait larguer par sa meuf kleptomane le jour de Noël et de la pire manière. S'en suit une sorte de poursuite douce amère et absurde de la déconvenue amoureuse qui va l'emmener par hasard à être témoin d'un braquage de camion marchand de glaces (oui oui). 

Et là s'ouvre une histoire folle de rivalité entre deux familles italiennes qui gèrent le marché de la glace sur Glasgow en mode parodie de mafia. C'est drôle, plein de bons mots et d'humilité. Et il y a beaucoup de scènes à la radio avec du matériel du début des années 1980 donc ça me régale totalement. Une petite pépite inconnue que je revois avec grand plaisir. Et ça donne envie de manger des glaces.

Reindeer Games (2000)

Reindeer Games est souvent très mal noté,, voir conspué alors qu'il ne mérite pas du tout ce traitement. Il s'agit pourtant du tout dernier film de la légende John Frankenheimer à qui on doit des énormes classiques dans les années 1960 comme Le Train, un des mes films préférés. Déjà dans les années 1980, Frankenheimer a réalisé quelques polars bien noirs plutôt sous estimés comme 52 Pick-Up ou Dead Bang qui se passe d'ailleurs aussi pendant Noël. C'est dans ce genre là que se classe Reindeer Games, quelques mois après Ronin, le dernier grand film de Frankenheimer.

Ici, on retrouve un Ben Affleck dans la tourmente de multiples mensonges, faux semblants et chausse trappe qui vont l'emmener à tomber amoureux d'une Charlize Theron sulfureuse et schizophrène dans un des ces premiers grands rôles face à un Gary Sinise sinistre, inquiétant et totalement torturé comme à son habitude.

Le but : braquer un casino le soir du réveillon de Noël. Les seconds rôles sont croustillants, l'histoire totalement à tiroir est un peu déroutante mais porte le charme des thrillers de la fin des années 1990. Et on voit Ben Affleck déguisé en cowboy puis en père Noël. Et on le voit aussi se prendre des fléchettes ou remplir un pistolet à eau avec de l'alcool. C'est fun, sexy, un peu dérisoire parfois mais ce joyeux bordel offre une série B de grande qualité avec des acteurs vraiment au niveau. Et la fin est quasi irréelle dans l'esprit des grands plot twists de cette époque. Avec même une morale de Noël. Un petit indispensable de la période des fêtes pour ceux qui veulent sortir de leur zone de confort. Allez-y gaiement !

Running Scared (1986)

Bien sûr si on parle Buddy Movie de Noël, on pense tout de suite à Lethal Weapon, tout est noël et brutal de ce premier film de la franchise avec Mel Gibson et Danny Glover. Pourtant, en voici un deuxième beaucoup moins connu et tout aussi génial. 

Running Scared se passe à Chicago et on y retrouve deux flics pendant les fêtes, les excellents Billy Cristal et Gregory Hines, qui ressemblent plutôt au personnage d'Axel Foley dans Beverly Hills Cop.

En gros, ils en font qu'à leur tête et leur boss leur demande de prendre des vacances après avoir failli tuer un dealer qu'ils essayaient d'arrêter. Les deux flics décident alors de prendre leur retraite et de monter un bar dans les Keys en Floride. Mais bien sûr, la vie rapide de la rue de Chicago va les rattraper. 

Réalisé par Peter Hyams, grand spécialiste du polar musclé avec beaucoup d'humour, Running Scared est le parfait film des années 1980, une bonne alternative à tous ses films que vous avez poncés jusqu'à la bande. Le duo fonctionne à merveille, ça flingue et il y a énormément de bons mots sur le sport et la culture dans la ville du vent, Chi-City. Adoptez-le et vous le regarderez tous les ans comme moi. En plus, la BO hyper funky 80's est excellente.

The Long Kiss Goodnight (1996)

Je vous parlais de Lethal Weapon juste au dessus, eh bien son scénariste Shane Black est un grand spécialiste pour placer ses films dans l'ambiance Noël un peu dark. Il l'a fait sur Lethal Weapon mais aussi dans son superbe Kiss Kiss Bang Bang, sa quasi reprise The Nice Guys et même le dépressif Iron Man 3.

Il a aussi choisi les fêtes de fin d'année comme écrin pour l'action de ce The Long Kiss Goodnight réalisé par Renny Harlin qui nous intéresse ici. Et Renny c'est aussi un grand spécialiste de la neige et de Noël puis qu'on lui doit le deuxième Die Hard, 58 minutes pour vivre ainsi que Cliffhanger. Voilà pour la toile de fond, on est entre experts.

Dans The Long Kiss Goodnight, Geena Davis est une instit sans histoire qui vit tranquillement avec sa fille et son nouveau mec dans une petite bourgade américaine paisible. Problème : Elle n'a aucun souvenir du tout avec qu'on l'a retrouve sur une plage, inconsciente et enceinte. Elle missionne Samuel L Jackson, détective privé un peu nul et loser, pour en découvrir plus sur son histoire. Et ils vont découvrir une histoire rocambolesque d'espionnage, de tueurs à gage et d'attentats. 

L'action est superbement filmé comme souvent chez Renny même si ça tourne un peu nanar parfois et la transformation de Geena Davis au fil du film est vraiment renversante. Du pur Shane Black avec des méchants vicieux, des punchlines à la pelle et des cascades en patins à glace. On en redemande fort.

Petite anecdote : le personnage de Geena Davis a donné l'inspiration à une rappeuse étoile filante des années 1990, Charli Baltimore. Cette même Charli qui était la dernière petite amie de Notorious B.I.G. avant son décès. Et ce même Biggie qui avait sur son dernier album un morceau qui s'appelait... The Long Kiss Goodnight en 1997. Ce film a inspiré pas mal de rap donc j'adore, c'est aussi simple que ça.

The Silent Partner (1978)

Petit bijou caché du cinéma canadien, ce film offre tout ce qu'on aime : Un personnage gauche et loufoque joué par l'excellent Elliott Gould, une ambiance fin 70's de toute beauté, un suspense haletant plein d'humour et un ambiance de fête dans un centre commercial banal.

Le scénario extrêmement bien imbriqué est une véritable course contre la montre où un employé de banque sans histoire se retrouve dans une arnaque à 50000 dollars le soir de Noël. Tout rappelle le cinéma d'Alfred Hitchcock dans une version modernisée avec beaucoup de tendresse. Le meilleur film à suspense à voir pendant les fêtes, faites-moi confiance. Il y a même du jazz trop cool stylé pour la BO, c'est un signe.

The Ice Harvest (2005)

Dans ce film noir qui a pour personnage principal la petite ville de Wichita, un avocat véreux (John Cusack) et un producteur dans le porno (Billy Bob Thornton) décident d'extorquer 2 millions de dollars au plus gros mafieux du coin établi à Kansas City. Problème : Le bras droit du mafieux se balade en ville pour trouver nos deux larrons et on ne sait pas pourquoi.

S'en suit une pérégrination nocturne pendant le réveillon de Noël (encore) entre strip clubs déserts, bars mal famés, salons de massage glauques, restaurants fancy et dîners en famille qui va se transformer en véritable jeu du chat et de la souris. On se laisse complètement porté dans un style un peu à la Frère Coen, entre cynisme, trahison, lâcheté et absurde alors que c'est un mastodonte de la comédie US qu'on retrouve derrière la caméra : Harold Ramis. Seule incursion dans le monde du polar sombre, ce film est un des derniers d'Harold, plus connu pour ses succès avec Bill Murray comme Un Jour Sans Fin. Le mélange des genres est déstabilisant mais au final extrêmement plaisant. C'est un grand oui.

The Ref (1994)

 Le dernier film de Noël à contre emploi. Humour noir, sadisme social, désillusion du modèle familial et dialogues à couper au couteau rythment cette prise d'otage le soir du réveillon. Surtout que le preneur d'orages, c'est l'humoriste Dennis Leary, grand spécialiste de la provocation, bien connu aux USA pour son traitement satirique mais très peu en France. 

Réalisé par son ami Ted Demme (à qui on doit aussi un projet très éloigné, l'émission Yo MTV Raps), ce pas de côté est parfait pour vous si l'esprit de Noël vous gave et que vous voulez plus de réalisme, de profondeur. Et aussi d'insultes. Encore une petite pépite très éloignée des listes de Noël habituelles. La meilleur façon pour vous souhaiter de meilleures fêtes à tous ! 

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